Lifou à l’heure solaire

Lifou à l’heure solaire

23 mars 2017

Environnement et énergie

En 2015, la production d’électricité sur Lifou était assurée à 90 % par des groupes diesel et à 10,4 % seulement par des énergies renouvelables. © Alizés Énergie

En 2015, la production d’électricité sur Lifou était assurée à 90 % par des groupes diesel et à 10,4 % seulement par des énergies renouvelables. © Alizés Énergie

Le gouvernement vient d’autoriser la société Alizés Énergie à exploiter deux nouvelles centrales photovoltaïques à Lifou, sur les sites de Mucaweng et Lakony. À l’horizon 2018, en tenant compte des quatre projets agréés en octobre dernier, l’autonomie électrique de l’île passerait de 16,1 % à 20,3 %.

D’une puissance de 165 kWc et d’une superficie d’environ 2 600 m2, la centrale de Mucaweng sera composée de 540 modules photovoltaïques et produira 236 MWh par an. Celle de Lakony – 200 kWc, 2 870 m2, 648 modules – en produira 286 MWh. Le 31 octobre 2016, la société Alizés Énergie, filiale du groupe Engie qui intervient en tant qu’exploitant des moyens de production pour le compte d’EEC, avait déjà reçu du gouvernement l’autorisation d’exploiter quatre fermes photovoltaïques sur la commune de Lifou : à Xepenehe (100 kWc), Hapetra, Jozip et Mesewej (165 kWc chacune).

Les deux nouveaux projets s’inscrivent, comme les précédents, dans le cadre du Schéma pour la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie (STENC) voté par les élus du Congrès le 23 juin 2016, dont l’un des objectifs est d’accroître la part des énergies renouvelables pour atteindre l’autonomie électrique des îles Loyauté en 2030. Votée le 13 septembre 2016, la « Programmation pluriannuelle des investissements de production électrique » (PPI) fixe les objectifs des énergies renouvelables aux Loyauté à près de 30 % en 2020, 60 % en 2025 et donc 100 % en 2030.

Baisse des importations d’énergies fossiles

« Ces nouvelles fermes solaires permettront d’économiser 154 millions de francs en importation de combustibles fossiles pour les vingt prochaines années, et éviteront ainsi l’émission d’environ 368 tonnes de CO2 chaque année », souligne le président du gouvernement Philippe Germain. « Grâce à la transition énergétique engagée et à l’augmentation de la part des énergies renouvelables, nos consommations énergétiques vont sensiblement diminuer, tout comme notre dépendance aux énergies fossiles et nos émissions de gaz à effet de serre », confirme Christophe Lapous, directeur d’Alizés Énergie.

Une réduction immédiate du coût du système électrique est en effet attendue, à hauteur de trois millions de francs par an en moyenne. Prochaine étape pour le gouvernement : agréer les contrats de vente de l’électricité signés avec EEC. Preuve que le STENC est définitivement en marche, depuis l’adoption de la PPI, dix-sept autres dossiers concernant de nouvelles installations d’énergie renouvelable pour l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie sont en cours d’instruction.

 

Lancement des travaux lundi

Ce lundi 27 mars, Philippe Dunoyer, membre du gouvernement notamment en charge de l’énergie, participera sur le site de Lakonyi, près de Wé, au lancement des travaux de construction du projet Drehu Photovoltaïque (Drehu PV), en présence de Frédéric Martin, directeur général d’Engie France Réseaux. Drehu PV prévoit l’installation de près de 960 kW de panneaux photovoltaïques répartis sur six sites : du nord au sud, Mucaweng, Xepenehe, Lakonyi, Hapetra, Jozip et Mesewej. Une puissance équivalente à la consommation de près de 900 foyers et représentant près de 15 % de l’énergie électrique annuelle de Lifou. À la mise en service de Drehu PV, courant 2018, plus de 20 % de la consommation électrique annuelle de l’île sera d’origine renouvelable. Ces fermes photovoltaïques, d’un coût total de 232 millions de francs, offrent aussi des perspectives économiques en termes de construction et d’emplois.

 

llifou.png

 

 

Sur le même sujet