2019, année sèche en Calédonie

2019, année sèche en Calédonie

28 janvier 2020

Environnement et énergie

La sécheresse n’est pas tout à fait terminée, un déficit de pluie est encore constaté en ce mois de janvier 2020.

La sécheresse n’est pas tout à fait terminée, un déficit de pluie est encore constaté en ce mois de janvier 2020.

Météo-France Nouvelle-Calédonie a dressé son bilan climatique 2019, deuxième année la plus chaude au niveau mondial depuis 1850. Pour notre territoire, le phénomène le plus marquant restera la sécheresse qui a sévi en particulier lors du dernier trimestre de l’année.  

Les précipitations ont fait défaut en Nouvelle-Calédonie huit mois sur douze en 2019, classée au 5e rang des années les moins pluvieuses depuis 1961. La côte Est a été la plus touchée, en tête la commune de Houaïlou qui, avec un cumul annuel de 820 mm, affiche un déficit de 60 %. Le mois de novembre aura été le plus sec. Selon le service de la météorologie, deux phénomènes expliqueraient ce manque de pluie. Tout d’abord, pendant le premier semestre de l’année, l’influence d’El Niño, bien connu des météorologues calédoniens. Puis le climat calédonien aurait été influencé par les conditions observées dans l’océan Indien.

Un phénomène à surveiller

« C’est assez exceptionnel. Le phénomène, baptisé Dipôle de l’océan Indien, a pris de l’ampleur cette année sur l’Australie et la zone Pacifique. C’est la première fois qu’on constate un impact sur notre région. Il faudra le suivre de plus près à l’avenir », indique Alexandre Peltier, responsable de la division climatologie de Météo-France Nouvelle-Calédonie. Ce phénomène, d’habitude cantonné au nord de l’Australie, a atteint une telle ampleur en 2019 qu’il serait responsable des conditions de sécheresse jusque sur la côte est australienne et en Nouvelle-Calédonie ! « Nous sommes sur une île, mais, du point de vue météorologique, nous ne sommes pas isolés du reste du monde », lance Gilles Perret, directeur du service de la météorologie, rappelant aussi l’importance de suivre ces variations annuelles locales qui s’inscrivent dans un changement climatique global.

 

Gilles Perret, Alexandre Peltier (photos) et Thomas Abinun, climatologue, ont animé la présentation.

Gilles Perret, Alexandre Peltier (photos) et Thomas Abinun, climatologue, ont animé la présentation.

Réchauffement climatique

Les périodes de sécheresse sont-elles devenues plus fréquentes sur le territoire ? « On constate de grandes variations d’une décennie à l’autre, mais il n’est pas possible à l’heure actuelle d’établir de véritables tendances », avance Alexandre Peltier avec prudence. En revanche, au chapitre des températures, à l’instar de la hausse qui s’observe à l’échelle de la planète, le climat calédonien s’est réchauffé de 1,1 °C entre 1970 et 2019. « Le réchauffement climatique est significatif en Nouvelle-Calédonie, relève Jean-Pierre Djaïwé, membre du gouvernement en charge notamment des questions environnementales. En plus des impacts qui sont déjà visibles chez nous, nous savons par ailleurs que plusieurs États du Pacifique sont considérés comme étant les plus vulnérables au monde face au changement climatique et à la montée des eaux. La réponse politique s'organise, tant au niveau du Congrès avec la déclaration d'état urgence climatique et environnemental, qu'au niveau du gouvernement notamment avec la préparation d'une conférence "Climat et biodiversité" avec les institutions et la société civile. »  

 

Les records météorologiques 2019

- Température la plus élevée : 35,9 °C à La Tontouta le 10 février.
- Température la plus basse : 5 °C à Pocquereux (La Foa) le 25 juillet.
- Précipitations en 24 h : 310,1 mm à Ouvéa le 21 avril.
- Rafale la plus forte : 140 km/h (78 nœuds) à Poingam le 19 février, pendant le cyclone Oma.
- Vitesse moyenne du vent sur l’année : 13,5 nœuds ce qui place l’année 2019 en tête de classement, à égalité avec 2015 et 2006.

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